La détection fixe de gaz inflammables et toxiques lors de fuites accidentelles joue un rôle crucial dans la prévention des risques d’explosion, de feu et de dispersion de produits toxiques dans les installations pétrolières, pétrochimiques et chimiques.
Cependant, la provision et la localisation des détecteurs de gaz inflammables et toxiques, sur la seule base de standards d’exploitants et/ou des réglementations applicables, conservent tout de même une part empirique et restent dépendantes du retour d’expérience des intervenants sur les installations similaires et des philosophies d’exploitation.
Face à cette partialité, les administrations et les exploitants sont de plus en plus demandeurs d’études d’implantation de détecteurs (étude de « Gas Mapping » pour la détection de gaz), dont le but est d’optimiser le nombre et l’emplacement des détecteurs et de justifier l’efficacité des plans d’implantation des détecteurs.
Il existe à l’heure actuelle plusieurs méthodes d’étude d’implantation de détecteurs de gaz : celle communément appliquée pour les installations offshore considère des nuages de gaz sphériques de dimensions fixes, qu’il faut pouvoir détecter avec un certain pourcentage visé.
Cette méthode d’étude d’implantation de détecteurs de gaz est qualifiée de méthode géographique et est notamment reprise par Detect3D et Effigy, qui sont deux logiciels commerciaux disponibles.
Cependant, la méthode géographique modélise la dispersion des nuages par des nuages sphériques théoriques de dimensions fixes qui ne tiennent pas compte des différentes conditions de fuite (taille de fuite, conditions opératoires, produit relâché…) ni des paramètres de dispersion (conditions météorologiques, direction de vent...), ce qui a du mal à être justifié physiquement ; et les résultats qui découlent de cette méthode lorsqu’elle est appliquée à un projet onshore demandent un nombre de détecteurs surdimensionné et économiquement parfois difficilement acceptable pour un investissement en onshore.
La méthode développée par TechnipFMC présentée dans cet article propose une alternative à cette approche géographique en se basant sur une approche par scénario de fuite. Elle s’inspire de la méthode d’analyse de risque quantifiée anglo-saxonne (plus connue sous son acronyme anglais QRA pour Quantitative Risk Assessment) dont elle étend et adapte les concepts à la détection de nuages inflammables et toxiques.
Pour en faciliter la compréhension, chaque point de méthodologie abordé dans cet article sera illustré par des exemples d’applications simples.