La protection de l'eau de surface comme source de production d'eau potable est devenue une question importante pour la société. Le cycle complet de l'eau est une partie essentielle de la gestion à long terme des ressources en eau, exigeant de protéger les eaux de surface des composés polluants persistants, ces derniers étant difficiles à enlever et/ou toxiques.
Récemment, une attention croissante a été portée à la présence de micropolluants dans l'environnement aquatique et dans les stations d'épuration. Les micropolluants sont des polluants susceptibles d'avoir un effet toxique sur l'environnement même à très faibles concentrations. Ils sont souvent présents dans l'environnement aquatique à des concentrations très faibles (μg/L voire même ng/L) par rapport à d'autres polluants (mg/L).
Parmi eux, les composés pharmaceutiques suscitent un intérêt préoccupant. Leur présence dans les effluents des stations d'épuration a été largement rapportée. Le caractère spécifique de ces composés, mis sur le marché au terme d'une sélection rigoureuse ne retenant que les molécules biologiquement les plus actives, impose une attention particulière. La dimension du problème est d'autant plus importante qu'au niveau européen, chaque année, des milliers de tonnes de médicaments pour l'homme, mais aussi des médicaments vétérinaires, sont excrétés sous forme inchangée ou sous forme de métabolites actifs.
La plupart des traitements biologiques des eaux usées ne sont pas en mesure d'éliminer efficacement ces produits pharmacologiquement actifs. De plus, le fait que ces molécules soient déversées continuellement dans les milieux aquatiques leur confère une apparente persistance. À cela, s'ajoute le fait que l'élimination de ces composés à l'état de trace, particulièrement pendant le traitement de potabilisation de l'eau, reste difficile et coûteux.
Dans une première partie, l'article établit ĺétat des lieux des connaissances sur la présence des médicaments dans les eaux usées, ainsi que dans les stations d'épuration. La seconde partie rapporte l'état des connaissances en matière d'évaluation de la toxicité due à la présence de ces molécules dans l'environnement, bien que de larges progrès restent à faire en particulier pour comprendre et prévenir les effets de synergie entre polluants. La dernière partie porte sur l'efficacité de différents procédés de traitement. L'ensemble de ces résultats et données s'appuient sur des travaux de recherche en laboratoire ainsi que sur des travaux sur le terrain, avec tout ce qu'ils peuvent comporter de pertinents comme d'aléatoires.