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Décryptage

GreenLys livre ses conclusions sur l’effacement

Posté le par Matthieu Combe dans Énergie

GreenLys est le premier démonstrateur qui a étudié l'ensemble de la chaîne de valeur d'un smart grid, entre Lyon et Grenoble. Le projet a officiellement démarré en mai 2012 et s'est achevé en avril 2016. Il livre un important retour d'expériences sur l'effacement des consommations chez les particuliers et les sites tertiaires.

Le projet GreenLys a nécessité 43 millions d’euros d’investissements, dont 9,6 millions d’aides de l’Ademe. 400 citoyens résidentiels volontaires et 4 sites tertiaires ont pris part à l’expérimentation, portée par 5 principaux partenaires : ErDF, ENGIE, Gaz électricité de Grenoble (GEG), Schneider Electric et Grenoble INP. 82 % des ménages s’estiment satisfaits du projet, 63 % ont décidé de garder les équipements de pilotage en fin d’expérimentation et 84 % sont prêts à recommander les technologies de GreenLys à leurs proches.

Schneider Electric a déployé sa solution Wiser d’équipements de pilotage des appareils électriques, notamment de chauffage et de chauffe-eau chez les testeurs particuliers. Engie a développé un système d’information permettant de piloter à distance ces appareils et de décaler leur mise en service, pour limiter la demande de pointe sur le réseau. Plusieurs tests d’effacement ont eu lieu au cours du projet : de 15 minutes à plusieurs heures, de 2 à 5 fois par jour. « Le standard est un effacement d’une heure, deux fois par jour », affirme Nicolas Flechon, Directeur de projet GreenLys chez GEG.Le client pouvait déroger à cet ordre sur la Box pour redémarrer le chauffage ou l’eau chaude sanitaire.

Lisser la pointe et décaler les consommations dans le temps

Plus de 60 000 effacements ont eu lieu avec l’accord des testeurs. Les retours d’expériences montrent que ces effacements n’ont pas eu d’impact sur le confort des expérimentateurs. La variation de température constatée au cours d’un effacement est située en moyenne entre 0,1 et 0,2°C.

Le projet a délivré un enseignement capital. Si l’effacement diminue la demande en puissance et en énergie pendant le temps de l’opération, il opère un simple décalage de consommation dans le temps. « L’effacement ne permet pas de faire d’économies d’énergie, c’est un déplacement de consommation qui peut être intéressant pour le système électrique ou le client lorsque l’énergie est moins chère », prévient Nicolas Flechon. Dans les minutes qui suivent l’effacement, le chauffage électrique connait une en effet surconsommation en puissance de 50 %. La surconsommation en énergie est comprise entre 40 et 60 % immédiatement après l’effacement et jusqu’à 95 % après 24h. Cet effet rebond est néanmoins maîtrisable avec des stratégies de reprises adaptées en rallumant les radiateurs de façon graduée.

Des simulations de tarifications dynamiques ont été explorées pour donner de la valeur aux services de pilotage et d’effacement. Cette tarification consiste à faire évoluer le prix de l’électricité en temps réel pour s’ajuster aux contraintes du réseau et éviter le recours aux moyens de production de pointe (gaz et charbon), plus onéreux et plus polluants. Deux offres simulées ont été testées : elles permettraient une réduction de facture des clients de 5 % en moyenne. Le projet conclut que le business  model de l’effacement diffus demeure compliqué, en raison des faibles économies d’énergie induites. « Il faudra trouver d’autres incitations pour favoriser l’émergence de ces offres », prévient  Nicolas Flechon

L’effacement, plus rentable dans le tertiaire !

L’effacement a été testé sur quatre sites tertiaires. Les bâtiments 38 EQI et 38 TEC de Schneider Electric, le site Europole de GEG et la patinoire de la ville ont été équipés de l’offre « Prosumer » de Schneider Electric. Celle-ci permet de piloter les équipements de chauffage, ventilation et climatisation (CVC), ainsi que les infrastructures de production et de stockage d’électricité.

Plus de 200 effacements liés aux équipements de CVC ont été réalisés par Engie sur ces différents sites. L’écart avec la température de consigne ne dépassait pas 1°C afin de ne pas nuire au confort des occupants. Les résultats sont les mêmes que dans le résidentiel : l’appel de puissance est amplifié lors de la bascule de consigne et le report de consommation est supérieur à 95 % dans les 24h suivant l’effacement. En revanche, avec un tarif vert A5, des gains sur la facture jusqu’à 16 % peuvent être réalisés certains jours. Avec les tests réalisés dans le cadre de GreenLys, le retour sur investissement pour l’offre Consumer a été estimé à environ 7 ans.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique

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Posté le par Matthieu Combe

Les derniers commentaires

  • A croire qu’il n’y avait que Nicolas Flechon dans ce bilan…GEG a toujours surfé dans ce projet bref !


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