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Les Français partagent leur vision du véhicule autonome

Posté le par Matthieu Combe dans Innovations sectorielles

À l’occasion du salon Autonomy digital 2020, l’institut Vedecom et la Macif publient les résultats du premier baromètre consacré à l’acceptabilité du véhicule autonome par les Français. Décryptage.

La première édition du baromètre Vedecom et Macif s’intéresse à l’acceptabilité du véhicule autonome par les Français. Le but est de comprendre quelle est l’image du véhicule autonome dans le grand public pour déterminer les freins à lever en vue de son déploiement futur. L’étude se concentre alors sur la représentation des véhicules personnels autonomes de niveaux 3 à 5, des taxis et navettes autonomes, qui ne sont pas encore disponibles.

Selon l’étude, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française constitué de 4 014 personnes, du 7 au 27 juillet 2020, 7 Français sur 10 déclarent avoir vision positive du véhicule autonome. Ils sont ainsi près de 6 Français sur 10 à déclarer se sentir en sécurité à l’intérieur d’un véhicule autonome. Un Français sur deux qualifie le véhicule autonome de fiable et lui fait confiance pour gérer des situations complexes de conduite. « Spontanément, les Français associent le véhicule autonome à la mobilité électrique, à l’écologie et à la liberté, complète Stéphanie Coeugnet-Chevrier, directrice du domaine R&D Nouvelles Solutions de Mobilité de Vedecom. Les bénéfices leur semblent plus nombreux que les freins, notamment en matière de sécurité et de fiabilité, mais le coût reste une interrogation. »

Une bonne image malgré une méconnaissance flagrante

Les Français ont globalement une image positive du véhicule autonome, mais près de 88 % des répondants indiquent ne jamais en avoir vu et seulement 3 % d’entre eux ont effectivement eu l’occasion d’en utiliser un. « Les Français ont une bonne image m du véhicule autonome alors que la majorité d’entre eux n’en ont jamais vu, analyse Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Dès lors que les personnes ont testé le véhicule autonome, le sentiment de confiance et de fiabilité augmente, c’est une bonne nouvelle ». Il reste toutefois une certaine forme de défiance. « 64 % des Français souhaitent qu’il reste une présence à bord du véhicule autonome ou une communication avec un humain, partage Stéphanie Coeugnet-Chevrier. 70 % des répondants se déclarent par exemple réticents à l’idée de laisser un enfant seul à bord. »

Par ailleurs, 45 % des répondants déclarent que leur véhicule autonome préféré est la voiture personnelle avec conduite automatisée dans quelques situations (niveau 3). Ils sont 26 % à opter pour la voiture personnelle avec conduite automatisée dans la plupart des situations (niveau 4), mais seulement 9 % à choisir la voiture totalement automatisée (niveau 5). Enfin, 20 % des sondés penchent pour la navette ou le bus automatisé. « Le niveau 3, même s’il est sélectionné comme le véhicule préféré est beaucoup plus critiqué que le niveau  4, assure Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Finalement, les Français sont séduits par le niveau 4 car il offre plus de liberté, mais ils ne sont pas prêts à l’adopter dans la vie de tous les jours, car ils veulent garder un peu de contrôle sur le véhicule et car ils ont peur de perdre le plaisir de conduire, surtout pour les plus âgés. »

Un véhicule encore trop peu accessible

L’étude observe une disparité dans la connaissance et dans l’accès aux expérimentations de véhicules autonomes. Les expérimentations se concentrent dans les zones urbaines et sont plutôt à destination des cadres. Ainsi, l’inégalité territoriale est frappante. Seulement 8 % des habitants des zones rurales ont déjà vu un véhicule autonome et 1 % en ont utilisé un. En zone urbaine, ils sont respectivement 16 % et 5 %. L’inégalité est également sociale : 7 % des chômeurs ont déjà vu un véhicule autonome, et aucun d’entre eux n’en a utilisé un. Parmi les cadres, 17 % ont déjà vu un tel véhicule et 5 % en ont utilisé un. Enfin, l’inégalité est générationnelle : 18 % des 18-24 ans ont déjà vu un véhicule autonome, contre 10 % des 60-70 ans.

Face à ces inégalités, la Macif et Vedecom invitent les pouvoirs publics et les entreprises à développer la visibilité de la technologie via la formation et l’information. Pour réunir les bonnes conditions de déploiement, ils insistent sur le besoin de renforcer l’image sécuritaire des véhicules chez les jeunes et les étudiants où le sentiment d’insécurité et le manque de confiance est le plus marqué. Ils incitent à déployer plus de démonstrations de services automatisés ou autonomes de transports collectifs, en particulier en zones rurales, pour montrer l’utilité de ces véhicules dans des zones peu desservies par les transports en commun.

Un véhicule qui attise la curiosité

Malgré sa faible accessibilité le véhicule autonome attise la curiosité. Près de 4 Français sur 10 ont l’intention d’essayer un véhicule autonome à l’avenir. Et 3 Français sur 10 comptent en utiliser un régulièrement lorsqu’ils seront développés. « L’acceptabilité est timide mais encourageante, analyse Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Cette acceptabilité grandit avec l’expérience : plus de 5 répondants sur 10 affirment avoir l’intention d’essayer un véhicule autonome dans les années à venir lorsqu’ils ont déjà vu un véhicule autonome et même plus de 6 sur 10 lorsqu’ils en ont déjà utilisé un. ».

Dans l’imaginaire collectif, le véhicule autonome est écologique. Près de 6 Français sur 10 le jugent effectivement plus écologique que les véhicules traditionnels et 7 Français sur 10 estiment qu’il sera déployé seulement s’il respecte les normes écologiques, à savoir s’il comprend des critères en termes d’émissions de gaz à effet de serre et de propulsion électrique ou alternatives.

Malgré cette curiosité, les Français craignent pour l’emploi. 66 % des répondants estiment que le véhicule autonome n’engendrera pas de création d’emplois. Ils sont même 55 % à considérer qu’il entraînera davantage de destruction que de création d’emploi. « Si l’on travaille bien l’usage et l’utilité de ce véhicule autonome, le véhicule autonome peut aussi créer de nouveaux emplois de services et déployer dans les zones rurales une nouvelle forme d’économie et une nouvelle forme d’emplois », défend pour sa part Stéphanie Coeugnet-Chevrier.

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