Hormis pour les fruits et les fleurs qui sont consommables sans aucune transformation, le passage des biomasses agricoles et forestières à des produits d’intérêt [CHV 600] a mené à la constitution d’un secteur des transformations, couvrant les finalités alimentaires, puis chimiques et énergétiques. Les sources de biomasse correspondent à toute source de matière organique carbonée produite par des organismes vivants ou par leur décomposition. Cette biomasse est formée essentiellement de carbone, d’hydrogène et d’oxygène, et à un moindre degré d’azote, provenant de divers types de ressources [CHV 600] :
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les produits d’origine agricole, subdivisés d’une part entre les cultures traditionnelles de plantes annuelles (céréales, oléagineux) recherchées principalement pour leurs parties nobles (grains, graines et tubercules), et d’autre part les cultures dédiées à la bioraffinerie lignocellulosique (Miscanthus, panic érigé, etc.), ainsi que les résidus de cultures (pailles, tiges, feuilles) et d’élevages ;
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les produits d’origine forestière : bûches, granulés, plaquettes et résidus de l’exploitation forestière ou de cultures sylvicoles spécifiques (taillis à courte ou à très courte rotation de peuplier et d’eucalyptus) ;
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les produits d’origine aquatique : algues, résidus de la pêche et de la pisciculture ;
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les coproduits et effluents des industries de transformation des matières biologiques : scieries, papeteries, industries agroalimentaires, élevages industriels ;
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les autres déchets organiques : déchets urbains, boues issues des stations d’épuration, ordures ménagères, déchets verts provenant de parcs et jardins.
L’obtention de la fonctionnalité recherchée dans la matière première ou dans une fraction de cette dernière est évidemment l’un des déterminants du choix de l’ensemble biomasse-procédé-produit. Deux logiques coexistent ; la préservation de la fonctionnalité présente initialement et la création de la fonctionnalité par le procédé à partir d’une fraction donnée.
L’objectif de cet article est d’identifier les logiques qui sous-tendent la création et le fonctionnement des bioraffineries, dans le nexus ressources biologiques – bioraffineries – produits biosourcés pour les secteurs forestiers, végétaux, animaux et leurs déchets. Les technologies mises en œuvre sont positionnées dans des schémas intégrés en lien avec les territoires. Enfin les bioraffineries environnementales permettent de boucler les cycles de la matière organique et d’apporter ainsi la circularité dans la bioéconomie. L’évaluation de la durabilité est abordée en soulignant les spécificités dues aux technologies et aux produits.