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Bientôt un «Airbus des batteries en Europe» selon le Ministre allemand de l’économie

Posté le par Pierre Thouverez dans Entreprises et marchés

Si l'Union européenne veut vraiment peser dans le monde, disposer d'une armée unifiée pourrait ne pas être suffisant. Il lui faut aussi, et peut-être d'abord, assurer son autonomie énergétique. Les batteries, pour assister le photovoltaïque et l'éolien mais aussi pour équiper les véhicules électriques, constituent une technologie cruciale dans cette perspective. Le ministre allemand de l'économie, Peter Altmaier, vient de déclarer qu'il veut que l'Europe puissent atteindre 30% du marché mondial de la batterie dès 2030.

« Nous voulons créer dans les prochains mois les conditions pour une production à grande échelle de batteries en Europe » a affirmé M. Altmaier dans le cadre d’une rencontre avec Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne, chargé de l’union de l’énergie. La bataille face à l’Asie, et dans une moindre mesure face à l’Amérique, s’annonce particulièrement difficile. « Nous n’allons probablement pas gagner la course aux batteries les moins chères, mais celle des meilleures batteries n’est pas encore décidée, et nous nous lançons dans celle-ci » a estimé avec lucidité Altmaier.Cela tombe à pic: le PDG du géant français TOTAL a déclaré qu’il veut faire construire dès 2023 une usine géante de batteries de nouvelle génération, dites « solid-state ». Total a d’ailleurs investi, via sa filiale Saft, tout comme Renault, dans une start-up américaine spécialiste en la matière. Si l’Europe est clairement larguée face à l’Asie dans le domaines des batteries lithium de génération actuelle, elle peut, si elle s’en donne vraiment les moyens, prendre les devants avec une nouvelle technologie de batteries plus performantes.

Il en va probablement de l’avenir même de l’industrie automobile européenne, voire même de l’avenir de l’Europe tout court. C’est une thématique extrêmement stratégique car vitale. Les stratégies de diversion, comme par exemple les agitations médiatisées et lourdement subventionnées sur la très coûteuse et inefficiente voiture à hydrogène, relèvent en réalité de la fuite face à la puissance asiatique. Il est grand temps de se concentrer sur les technologies véritablement disruptives.

Pour Maros Sefcovic « le marché européen des batteries pourrait atteindre 250 milliards d’euros par an à partir de 2025 ». Mais « l’ampleur et la rapidité des investissements demandés est tel qu’aucun acteur de l’industrie ou pays européen ne peut les prendre en charge ». Il a donc promis la construction d’un « Airbus européen des batteries ». Lorsqu’il était président de la République François Hollande avait aussi fait cette promesse.

Quand cet albatros made in Europe décollera-t-il ?

Pour aller plus loin

Posté le par Pierre Thouverez

Les derniers commentaires

  • pour mettre en place une filière européenne du stockage , il serait nécessaire de mettre en place une politique européenne de la mobilité : exemple ne plus produire de gros SUV où 4×4 ( Audi , Porches , Mecedes ….)

  • cela fait 15 ans que Renault investi dans la propulsion électrique , le PDG de Total par sa filiale Saft a investi dans le domaine des nouvelles générations de batteries pour l’automobile , Renault – Total ont passé un accord pour produire en France ces nouvelles batteries avec pour objectif de devenir leader dans le domaine. Et maintenant les allemands veulent que on leurs offre tout cela : lorsque Mercedes et BMW étaient leader il n’était pas question de partager


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