L’espèce humaine vit en étroite relation avec la biodiversité dont elle fait partie intégrante. Pendant des siècles, elle a modelé les territoires et façonné les écosystèmes de manière à optimiser les biens et les services procurés par leur fonctionnement. Pourtant, le développement de la technologie et les modèles économiques basés sur l’exploitation illimitée des ressources ont conduit à une dégradation des écosystèmes dont on mesure seulement les conséquences. Au-delà de l’érosion de la biodiversité, la dégradation des écosystèmes entraîne une détérioration de la qualité des services écosystémiques dont nous dépendons.
Aujourd’hui, il est tout autant nécessaire de restaurer et réhabiliter les écosystèmes que de concevoir et développer des modèles économiques et sociaux compatibles avec le fonctionnement du vivant. Pour y répondre, le génie écologique apporte un cadre de réflexion et de mise en œuvre pratique et opérationnel.
Dans sa définition, le génie écologique a pour objectif de favoriser la résilience des écosystèmes, en préservant et en développant la biodiversité par des actions adaptées. Le principe est ainsi de mettre en œuvre des opérations qui vont influencer l’évolution des milieux naturels et les trajectoires écologiques. Il permet donc la reconstitution ou la restauration des habitats naturels, zones de vie des espèces vivantes, ainsi que l’optimisation des fonctions et services assurés par les écosystèmes. Le génie écologique trouve son application dans de nombreux domaines, qu’il s’agisse de la gestion des espaces naturels sensibles, la restauration des services écosystémiques dégradés ou bien encore comme réponse aux exigences réglementaires liées à la protection des espaces et de leurs habitats.
En travaillant pour et avec le vivant, le génie écologique impose un cadre éthique, déontologique et technique. Pour ce faire, et à l’initiative de l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE), une norme de conduite de projet de génie écologique a été rédigée et publiée en octobre 2012 (norme AFNOR NF X10-900). Elle présente, pas à pas, les différentes étapes qui permettent d’aboutir à la mise en œuvre d’actions concrètes et adaptées en tenant compte de l’ensemble des enjeux et des contraintes.
La norme constitue un des outils pour la structuration de la filière du génie écologique en France. En parallèle, les acteurs de la recherche, de la formation, les associations, les pouvoirs publics et les acteurs économiques travaillent depuis de nombreuses années pour développer les savoirs et faire reconnaître les compétences et spécificités du métier.
Nota
le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article, ainsi qu’un tableau des sigles, notations et symboles utilisés tout au long de l’article.