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1 - ANTICIPATION DE LA GESTION DÈS LA CONCEPTION

2 - MISE EN PLACE D'UNE GESTION ÉCOLOGIQUE

3 - COMMUNICATION : CLÉ DU CHANGEMENT

4 - ACCUEIL DE LA BIODIVERSITÉ DANS LES CIMETIÈRES

5 - CONCLUSION

6 - GLOSSAIRE

7 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : GE1021 v1

Conclusion
Conception et gestion écologique des cimetières

Auteur(s) : Jonathan FLANDIN

Relu et validé le 21 sept. 2021

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RÉSUMÉ

L’utilisation de pesticides et de méthodes peu respectueuses de l’environnement dans l’entretien des cimetières s’explique de plusieurs manières : la diversité des personnes qui interviennent dans ces lieux – collectivité, entreprises de pompes funèbres, familles des défunts – la conception très souvent minérale et la perception de la flore spontanée faisant naître un sentiment d’abandon. Cet article présente comment la conception nouvelle des cimetières ou de leur extension facilite la transition vers une gestion écologique, offrant ainsi un nouvel espace d’accueil pour la biodiversité, notamment en milieu urbain, et de contemplation et promenade à la fois calme et agréable pour les usagers, tout en restant dignes et respectueux des défunts.

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ABSTRACT

Conception and ecological management of cemeteries

The use of pesticides and environmentally unfriendly methods in the maintenance of cemeteries can be explained in several ways: the diversity of people who intervene in these places - community, funeral companies, families of the deceased - the very often mineral design and the perception of spontaneous flora giving rise to a feeling of abandonment. This article presents how the new design of cemeteries or their extension facilitates the transition to ecological management, thus offering a new space for biodiversity, especially in urban areas, and for contemplation and walking that is both calm and pleasant for users, while remaining dignified and respectful of the deceased.

Auteur(s)

  • Jonathan FLANDIN : Écologue - Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France – Institut Paris Region, Paris, France

INTRODUCTION

Il y a en France plus de 40 000* cimetières (civils, militaires ou privés) représentant un peu plus de 20 000** ha, soit deux fois la superficie de Paris. Ils sont présents partout sur le territoire et leur taille peut varier de quelques m2 à plusieurs centaines d'hectares même si, dans leur majorité, ils sont plutôt petits.

Nota

* d’après la plate-forme collaborative de collecte de données GPS « GPS passion » – gestionnaire des données « Cimetières civils, militaires et crématoriums en France » : Phoenix wright – données en date du 17/01/2017.

** La BD TOPO (2015) de l’IGN comporte 47 218 polygones « cimetières », sachant que deux polygones voisins peuvent correspondre à un même cimetière. La superficie totale de ces polygones atteint la somme de 20 521,538 ha.

Les cimetières tels que nous les connaissons présentent des conceptions et des paysages très variés. Du cimetière naturel, en passant par le cimetière paysagé jusqu’à ceux entièrement minéralisés, la présence du végétal y est très variable. Ce sont par nature des lieux calmes où les activités humaines sont limitées. Ils sont fleuris par les agents territoriaux comme par les particuliers et comprennent généralement des espaces enherbés et arbres qui accompagnent les espaces dédiés aux sépultures. Cependant, l’ambiance minérale est la plus souvent observée, résultant d’une histoire directement liée aux cultes religieux et notamment catholique. En France, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les cimetières étaient installés à côté des églises depuis l’interdiction d’inhumer à l’intérieur de l’édifice religieux faite aux fidèles au Moyen Âge. Ils vont progressivement être abandonnés pour laisser place à de nouveaux cimetières installés aux portes des villes et villages.

L’apparition des grandes épidémies de peste et de choléra vont fortement contribuer à ce déplacement. À partir du XIXe siècle, les cimetières vont donc se retrouver, pour la plupart, à l’extérieur du centre-ville, déconnecté du noyau historique et de la trame urbaine. Ces changements vont s’accompagner également d’une modification des institutions qui les gèrent. Ainsi, l’Église laisse petit à petit l’entretien à l’administration municipale jusqu’à la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905 qui lui en retire définitivement la gestion. Le passage à cette gestion communale va tendre vers une standardisation de la conception des cimetières à cause, notamment, d’une uniformisation des offres funéraires.

Dans les pays occidentaux, l’expression du culte catholique se caractérisant par des tombes de pierre à partir du XXe siècle, la place de la nature dans ces cimetières est découragée peu à peu au profit des alignements de pierres de marbre et de caveaux en béton fabriqués industriellement, séparés par des allées de schistes ou de graviers souvent chimiquement désherbées. La flore spontanée y devient alors une intruse dans ce paysage minéral et est souvent mal perçue par les usagers. Les cimetières deviennent alors des « espaces à contraintes » pour les communes à cause du sentiment affectif et symbolique qu’ils représentent. Il peut en résulter un sentiment d’abandon chez les familles des défunts par la présence d’une végétation non désirée. Cette perception et la faible tolérance envers cette flore obligent les communes à entretenir régulièrement ces espaces pour maintenir un état d’acceptabilité. Avec les terrains de sports, les cimetières sont souvent la dernière frontière de la gestion écologique pour les collectivités.

Les pesticides ont longtemps été la solution la plus pratique pour le désherbage de ces espaces. Cela s’est fait en ignorant largement les impacts sur la santé des applicateurs et des usagers, sur l’environnement, particulièrement la biodiversité, mais aussi sans tenir compte des coûts cachés (externalités) induits par leur utilisation (coûts de l’achat des produits, de l’application et de la dépollution des eaux contaminées). D’ailleurs, les cimetières peuvent représenter, à eux seuls, près d’1/5e de la consommation totale de pesticides des communes (conseil général de la Dordogne, 2011 ).

Avec la montée des inquiétudes vis-à-vis des pesticides, les communes sont de plus en plus enclines à réduire voire à supprimer leur utilisation. En outre, la réglementation actuelle les contraint fortement dans leurs usages, incitant ainsi à un arrêt définitif. Certaines se tournent vers des alternatives manuelles, mécaniques ou thermiques pour la gestion, mais font vite face à d’autres problématiques (consommation d’énergie, faible efficacité des machines, augmentation des coûts et du temps d’entretien) qui ne font que repousser les problèmes au lieu de les résoudre sur le long terme. En réalité, c’est dans la conception même des cimetières que se trouve la clé : faire en sorte qu’ils soient conçus dès le départ en accord avec la nature, en vue d’une gestion écologique future. Pour se passer de ces produits, deux solutions complémentaires s’offrent aux gestionnaires : redéfinir les schémas de conception et d’aménagement des cimetières en amont et mettre en place une gestion écologique et différenciée en aval.

Un compromis doit être trouvé pour faire cohabiter ces enjeux environnementaux et les désirs légitimes des familles, qui évoluent par ailleurs au fil des années, vers une demande de plus en plus forte de nature.

Aujourd’hui, le cimetière naturel se veut plus proche d’un espace vert. Il s’agit d’un lieu qui permet de concilier gestion écologique et deuil des familles.

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KEYWORDS

conception   |   cemetery   |   ecological management   |   differentiated management

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-ge1021


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5. Conclusion

L’évolution des pratiques de gestion dans les cimetières, notamment l’arrêt de l’usage des pesticides, va s’accélérer dans les mois à venir avec l’extension de la loi Labbé à l’ensemble des espaces publics et privés à partir du 1er juillet 2022. Le contexte est donc plus que favorable pour changer de regard sur ces espaces tout en conservant leur vocation première, le recueillement.

La mise en œuvre d’une conception et gestion écologique est un levier indispensable pour faire accepter les changements paysagers des cimetières et le développement de la flore spontanée en particulier. Le passage d’un espace entièrement minéral à un espace laissant plus de place au végétal et à la nature permet de désamorcer le sentiment d’abandon pouvant naître chez les familles des défunts, avec l’apparition d’espèces non désirées.

Le désherbage par des techniques alternatives doit être la dernière des pratiques à mettre en œuvre pour pallier l’arrêt de l’usage des pesticides. Ainsi, une réflexion plus globale sur le réaménagement du cimetière doit être réalisée afin de réduire au maximum les surfaces à désherber.

La communication, clé du changement, est indispensable dans la transformation du cimetière et l’application de nouvelles pratiques. Elle commence le plus tôt possible, avant même la mise en œuvre des changements et passent par tous les canaux disponibles pour le gestionnaire. Les agents de terrain, premier interlocuteur des familles, sont des vecteurs pédagogiques importants pour expliquer et sensibiliser.

Enfin, les cimetières peuvent offrir de nouveaux usages, en milieu urbain tout particulièrement. En faire des espaces de nature à part entière c’est améliorer la cadre de vie des habitants, réduire les îlots de chaleur urbains, créer des espaces de détente, de balade et participer aux composantes de la trame verte urbaine. Ces lieux calmes, où les activités humaines sont limitées, sont idéals pour accueillir la flore et la faune sauvages.

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - CAUE DE L’AIN, DE L’ISÈRE, DU RHONE, DE LA SAVOIE, DE LA HAUTE-SAVOIE -   Construire le cimetière de demain – Clés de gestion et de valorisation.  -  Vadémécum, 41 p. (2010).

  • (2) - COLOMB (P.), SERVAIS (N.) -   Vers une gestion écologique des cimetières en Wallonie.  -  Service public de Wallonie, 78 p. (2016).

  • (3) - CONSEIL D’ARCHITECTURE D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT DU CALVADOS -   Du gravier au brin d’herbe, quelles évolutions possibles des cimetières ?  -  Les Cahiers du CAUE, 16 p. (2018).

  • (4) - CONSEIL D’ARCHITECTURE D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT DE L’OISE -   Aménagement de cimetière.  -  44 p. (2016).

  • (5) - CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE -   L’entretien des cimetières « un cas sensible ».  -  3 p. (2011).

  • ...

1 Réglementation

Arrêté du 20 juillet 1998 fixant la liste des maladies contagieuses portant interdiction de certaines opérations funéraires prévues par le décret n° 76-435 du 18 mai 1976 modifiant le décret du 31 décembre 1941.

Code général des collectivités territoriales – Partie législative (Articles L. 1111-1 à L. 7331-3) – Article L. 2223-13.

Code général des collectivités territoriales – Partie réglementaire (Articles R. 1111-1 à D. 72-104-16) – Article R. 2223-4.

Arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l'utilisation des produits visés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime.

Arrêté du 27 juin 2011 relatif à l'interdiction d'utilisation de certains produits mentionnés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime dans des lieux fréquentés par le grand public ou des groupes de personnes vulnérables.

Loi n° 2014-110 du 6 février 2014 visant à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national.

Arrêté du 15 janvier 2021 relatif aux mesures de protection des personnes lors de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les propriétés privées, les lieux fréquentés par le public et dans les lieux à usage collectif et modifiant l'arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants visés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime.

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