Dans le domaine de la sécurité industrielle, la France a souvent été figure de proue, au moins au niveau européen, voire international.
Très tôt, le Législateur a développé une approche intégrée en matière de prévention des pollutions et des risques et de délivrance unique des autorisations administratives.
Même si on le pressentait avec l’accroissance des cas de malveillance industrielle, est apparu récemment, avec l’attentat du 26 juin 2015 sur le site d’Air Products à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), et les actes de malveillance du 14 juillet 2015 sur le site pétrochimique de Lyondellbasell à Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône), un nouvel enjeu de « sûreté industrielle ».
À la suite de ces événements, le Gouvernement a engagé un plan d’actions visant à renforcer la sûreté des établissements classés SEVESO, détaillé dans une instruction du Gouvernement en date du 30 juillet 2015.
Il ne s’agit pas d’une démarche ex nihilo, car, dès 1958, la France a légiféré et réglementé la protection de certaines installations qui présentaient un intérêt majeur pour le fonctionnement de l’État en cas de conflit et de crise.
Cette démarche fait également écho à celle développée depuis 2006 sur la sécurité des secteurs d’activité d’importance vitale.
Au-delà de ces approches, il faut peut-être s’interroger sur les raisons, parfois profondes, qui ont conduit à ces situations de menaces et sur les voies possibles de maîtrise de ces « nouveaux risques ».
Il est donc nécessaire de mieux connaître les potentiels agresseurs, les modes opératoires et de préciser la nature et la qualité des mesures techniques et organisationnelles qui peuvent être mises en place pour prévenir les actes de malveillance et en réduire les éventuelles conséquences.
Cet article a pour objectif d’introduire, de manière générale, le sujet de la malveillance industrielle et de présenter les différents concepts qui ont émergé depuis un peu plus d’une dizaine d’années.
Il sera suivi d’articles plus détaillés sur, notamment, les méthodes d’évaluation des risques et des menaces, ainsi que sur le transport de matières dangereuses.