L’exposition de la population générale aux perturbateurs endocriniens et aux pesticides se caractérise par des expositions à faibles doses, mais répétées dans le temps. De ce fait, l’évaluation du risque se devait de s’intéresser aux effets simultanés de plusieurs composés, dits « effets cocktails ». Ceci d’autant plus que deux études épidémiologiques (NANHES et ELFE) ont montré la présence de nombreux perturbateurs endocriniens et pesticides dans le sang de femmes enceintes, les plus vulnérables.
C’est ainsi que des mélanges de pesticides ont fait l’objet d’évaluations basées sur la cytotoxicité, soit vis-à-vis des lignées cellulaires hépatiques et du colon, soit sur le test H2AX, soit enfin sur le récepteur nucléaire humain PXR. Ce dernier test a été utilisé pour évaluer la toxicité des cocktails de perturbateurs endocriniens, et plus récemment les évaluations de mélanges de vingt-sept molécules, appartenant ou non à cette classe, et auxquelles les femmes enceintes sont susceptibles d’être exposées, ont été réalisées sur du tissu humain, des tissus testiculaires de fœtus en mesurant leurs effets anti-androgènes via la production de testostérone.
Ces quelques exemples illustrent la complexité du problème avec des effets soit additifs, soit synergiques, soit antagonistes auxquels s’ajoutent les notions de faibles doses d’exposition, de présence diffuse dans l’environnement, et la spécificité de ces fenêtres d’exposition.