Les réflexions stratégiques des entreprises pour un développement durable de leurs activités constituent désormais une réalité et une nécessité. Le concept de « développement durable », longtemps cantonné à une idéologie politique, s’opposait bien souvent aux notions de développement industriel ou économique d’une entreprise ou d’un territoire. L’idée d’associer le développement durable à l’acceptation d’une forme de décroissance économique raisonnable faisait d’ailleurs partie de l’arsenal des détracteurs de ce concept.
La parution de la norme ISO 26000 en novembre 2010 (lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale) a permis de donner du contenu et du sens aux principes du développement durable. Cette norme place les organisations devant leurs responsabilités. Elle les considère comme responsables des impacts positifs ou négatifs qu’elles peuvent avoir sur la société, l’environnement et l’économie d’un territoire du fait de leurs décisions et de leurs activités. Ce référentiel propose donc aux organismes d’adopter un comportement éthique qui leur permettra de contribuer au développement durable de leur entreprise et de notre société.
Le volet environnemental du tryptique « développement durable » (économie, social, environnement) est important car il est au centre des préoccupations actuelles de la société civile et du monde politique. Les entreprises ont bien saisi l’importance qu’il y avait à ne pas décevoir leurs partenaires sur ce point afin de ne pas compromettre leurs capacités de développement futures. La norme ISO 14001 de décembre 2004 « Systèmes de management environnemental – Exigences et lignes directrices pour son utilisation » offre un cadre efficace pour la mise en place de bonnes pratiques de management dans ce domaine. La caractérisation et la mise en œuvre de ces pratiques doivent se fonder sur la définition préalable d’une stratégie et d’une politique pertinentes en matière d’environnement.
Cet article a pour objectif de démontrer l’importance de cet engagement politique et la nécessité qu’il soit sincère, réaliste, pertinent et partagé par toutes les parties concernées. Il est important d’établir cette politique environnement en prenant en compte les éventuelles contraintes économiques et sociales auxquelles l’entreprise pourrait se trouver confrontée. La politique environnement ne doit pas être perçue comme un engagement figé de l’entreprise mais comme un élément de sa stratégie globale de développement qui doit être réexaminé périodiquement au gré des évolutions, des enjeux et du contexte économique et social de l’entreprise.
Il reste ensuite, et ceci n’est pas le plus facile, à mettre en harmonie les décisions de l’entreprise et plus particulièrement de sa direction avec son discours.