Les premières publications sur les limites de détection remontent aux années 1940, mais les travaux fondateurs, basés sur les tests d'hypothèse, ont été publiés en 1968 par L. A. Currie. Ces travaux constituent, encore aujourd'hui, la référence pour toute évaluation des capacités de détection d'une méthode d'analyse chimique et ont très largement servi à la rédaction de cet article. Bien que ces travaux aient une cinquantaine d'années, l'approche développée par Currie reste peu appliquée par les laboratoires d'analyse chimique, en raison probablement, d'une relative complexité et d'un manque de compréhension des concepts statistiques mis en œuvre. Des approches alternatives se sont développées et ont conduit à une hétérogénéité des pratiques rendant, bien souvent, la comparaison des performances analytiques des méthodes difficile voire impossible. Cette situation pose aussi des problèmes de concurrence entre les laboratoires d'analyse, l'obtention de limites de détection de plus en plus basses étant devenue un enjeu majeur pour les laboratoires et leurs clients.
Pour faire face à cette situation, l'Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA) a publié, en 1995, une nomenclature pour l'évaluation des méthodes analytiques incluant les capacités de détection et de quantification. Cette nomenclature, directement issue des concepts développés par Currie, constitue le socle de toute évaluation de méthodes d'analyse chimique.
Plus récemment, le Vocabulaire international de métrologie (VIM) a introduit la limite de détection dans ses définitions, soulignant ainsi l'importance d'avoir une définition commune pour homogénéiser les pratiques.
Après avoir défini la limite de détection et les termes apparentés puis les avoir explicités d'un point de vue théorique et à travers un exemple d'application, différentes approches couramment utilisées dans les laboratoires sont exposées.