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Interview

Bruno Grandjean: « La France doit rattraper le bon wagon industriel grâce à l’usine du futur »

Posté le par Pierre Thouverez dans Informatique et Numérique

A l’occasion de l’événement “l’Usine extraordinaire”qui se tiendra du 22 au 25 novembre au Grand Palais à Paris, Bruno Grandjean, président de l’Alliance Industrie du Futur, partenaire de l’événement, a répondu à nos questions.

Techniques de l’ingénieur: En quoi la rupture technologique que constitue l’usine du futur peut-elle être une aubaine pour la France ?

Bruno Grandjean: La France est à la traîne industriellement, on le sait. Nous avons décroché par rapport à un pays comme l’Allemagne. Le développement de l’usine du futur est l’occasion pour l’industrie française de raccrocher le bon wagon. Nous, les industriels, devons mettre en place une politique volontariste pour être, sinon leaders, du moins extrêmement compétitifs sur ces nouveaux marchés. Aujourd’hui, il s’agit pour l’industrie française de prendre son destin en main.

Bruno Grandjean est Ingénieur, Dirigeant du Groupe REDEX, Président de l’Alliance pour l’Industrie du Futur (AIF) et de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM).

Comment s’y prendre concrètement ?

D’abord, il me semble que l’Europe doit tirer les leçons de ce qui se passe autour d’elle en se protégeant économiquement. La Chine et les USA le font, cela doit nous faire réfléchir. Après, il faut la volonté d’investir, de former, et de structurer l’industrie autour de cette grande rupture que constitue l’usine du futur. Le retour vers une hausse des capacités de production industrielle en France passe par là.

On entend souvent dire que l’avènement de l’usine du futur avec son lot d’IA, de robotique, d’automatisation, va tuer l’emploi industriel…

C’est aujourd’hui un débat un peu dépassé. Au contraire, de nouvelles compétences sont recherchées. Les emplois actuels en usine ne vont pas disparaître, ils vont évoluer. L’enjeu ici n’est pas de savoir si la modernisation des usines va créer de l’emploi, mais plutôt si nous saurons accompagner les besoins de formation nécessaires pour prendre ce virage technologique.

Justement, la notion de travail à l’usine pâtit en France d’une image plutôt négative. Comment cela peut-il évoluer ?

Il y a un gros travail à effectuer en direction des jeunes pour démystifier ce qu’est le travail à l’usine. Aujourd’hui, le numérique a fait son entrée dans nos usines, on ne travaille plus à la chaîne. Les profils recherchés pour les nouveaux métiers liés à l’usine du futur sont hautement qualifiés. La numérisation des métiers est une transformation importante qui doit profiter à tous les travailleurs en termes de formation. Cette montée en compétence des métiers du numérique doit servir de tremplin pour faire venir toute une catégorie de travailleurs très qualifiés dans les usines.

L’AIF est partenaire de l’Usine Extraordinaire. Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ?

L’Usine Extraordinaire et une formidable occasion de montrer à quel point le travail à l’Usine peut être une aventure professionnelle formidable. Nous voulons faire aimer aux jeunes les métiers d’usine et leur montrer que cette voie est aujourd’hui pleine d’opportunités. Le fonctionnement d’une usine est très méritocratique: on peut gravir les échelons tout au long d’une carrière. C’est important pour les jeunes de pouvoir se projeter dans ce type d’évolution à long terme, en sachant également qu’ils auront l’occasion de monter en compétence régulièrement.

Cet événement est aussi destiné à montrer que l’usine de demain est une mine d’innovations technologiques…

Les défis dans les usines sont permanents: L’Usine Extraordinaire permettra au grand public de découvrir les process incroyables que les technologies de l’usine du futur permettent de mettre en place. Il doit s’agir aussi de faire comprendre que toutes ces innovations ne sont possibles qu’avec des humains pour les développer et les faire fonctionner. L’usine du futur doit être une volonté collective.

Propos recueillis par la rédaction

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Posté le par Pierre Thouverez

Les derniers commentaires

  • Question complémentaire : quand est-il si un où plusieurs véhicule hydrogène sont parmi les voitures incendiées par des imbéciles les 14 juillet et 1er janvier ?

  • Je pense que dans le débat sur « L’usine du Future » il faut intégrer la transformation économique que générer le passage du « tout pétrole » à « zéro énergie fossile » en y intégrant la notion que nous ne savons pas fabriquer de l’énergie, le peu que nous savons transformer de ce que la nature nous offre doit être partagé , fini la croissance sans limite .


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