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La consommation d'électricité a fait bondir la demande mondiale d'énergie en 2024

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La consommation d’électricité a fait bondir la demande mondiale d’énergie en 2024

Posté le par Nicolas LOUIS dans Énergie

Selon un rapport de l'AIE, la demande mondiale d'énergie a fortement progressé l'année dernière, à cause de l'augmentation de la consommation d'électricité. Grâce au déploiement des énergies renouvelables et au nucléaire, la hausse annuelle des émissions de CO₂ liées à l'énergie se découple de plus en plus de la croissance économique.

2,2 %. Ce chiffre correspond à la progression de la demande mondiale d’énergie en 2024, selon un rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie). Il est certes inférieur à la croissance du PIB (3,2 %), mais a nettement augmenté comparé à la moyenne de la dernière décennie (+1,3 %). Les économies émergentes et en développement sont responsables de plus de 80 % de cette augmentation, avec la Chine qui enregistre la plus forte croissance en valeur absolue, même si celle-ci est plus lente que dans le passé, suivie de l’Inde. Quant aux économies avancées, leur consommation a aussi augmenté, après plusieurs années de déclin. Les États-Unis enregistrent ainsi la troisième plus forte croissance de la demande mondiale d’énergie en valeur absolue, tandis que l’UE voit sa consommation augmenter pour la première fois depuis 2017 (hors rebond post-Covid).

Parmi tous les types d’énergies, le rapport révèle que la demande mondiale a été tirée par l’électricité, sa consommation ayant bondi de près de 1 100 térawattheures, soit +4,3 %. Résultat, cette énergie représente les trois cinquièmes de la hausse totale de la consommation d’énergie de la planète l’année dernière. Cette forte progression est due à la demande croissante en climatisation, résultant de températures extrêmes en 2024, à la hausse de la consommation dans l’industrie ainsi que dans le secteur des data centers et de l’IA. L’électrification des transports est aussi un autre facteur explicatif, avec des ventes mondiales de voitures électriques en progression de plus de 25 % l’année dernière.

Bonne nouvelle, les énergies renouvelables ont couvert la majeure partie de la hausse de la demande mondiale d’électricité en 2024, avec une progression des capacités installées d’environ 700 GW (gigawatts), établissant un nouveau record annuel pour la 22e année consécutive. À noter que les capacités du nucléaire ont également progressé de 7 GW, soit 33 % de plus qu’en 2023. Au final, 80 % de l’augmentation de la production mondiale d’électricité en 2024 a été assurée par les sources renouvelables et le nucléaire, et ces deux sources d’électricité ont contribué pour la première fois à 40 % de la production totale d’énergie.

Le pétrole passe pour la première fois sous la barre des 30 %

En raison d’une consommation d’électricité plus élevée, le gaz naturel a connu la plus forte augmentation de la demande parmi les combustibles fossiles en 2024, soit +2,7 %. Parallèlement, la demande en pétrole a progressé plus lentement (+0,8 %) et sa part dans la demande énergétique totale est tombée pour la première fois sous la barre des 30 %, 50 ans après avoir culminé à 46 %. Les voitures électriques ont considérablement contribué à la baisse de la demande en pétrole pour le transport routier, compensant ainsi une part significative de la hausse de la consommation des secteurs de l’aviation et de la pétrochimie.

Le charbon a vu sa demande mondiale augmenter de 1 % en 2024, soit la moitié du taux de croissance observé l’année précédente. Selon le rapport, les vagues de chaleur intenses en Chine et en Inde ont provoqué des besoins accrus en climatisation et ont contribué à plus de 90 % de l’augmentation annuelle de la consommation mondiale de charbon. Cette situation souligne à quel point les conditions météorologiques extrêmes ont un impact majeur sur la demande énergétique.

Grâce au déploiement de technologies énergétiques propres, la hausse annuelle des émissions de CO₂ liées à l’énergie est plus faible que la progression de la demande : +0,8 %, pour atteindre 37,8 milliards de tonnes. Dans le détail, les émissions de CO₂ des économies avancées ont diminué de 1,1 % et s’élèvent à 10,9 milliards de tonnes en 2024, un niveau observé pour la dernière fois il y a 50 ans, alors même que le PIB cumulé de ces pays est désormais trois fois plus élevé. La majeure partie de la croissance des émissions en 2024 provient des économies émergentes et en développement autres que la Chine.

Selon le rapport de l’AIE, le développement des énergies solaire, éolienne et nucléaire, ainsi que le déploiement des voitures électriques et des pompes à chaleur depuis 2019, permet désormais d’éviter l’émission de 2,6 milliards de tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent de 7 % des émissions mondiales.

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Posté le par Nicolas LOUIS


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