La traçabilité, qui répondait autrefois à la capacité de retrouver l’historique, évolue. On ne stocke plus de la donnée qui pourrait servir en cas de problème. De plus en plus souvent, on a besoin de la fonction traçabilité, non plus dans cette logique rétrospective, mais pour travailler sur une donnée qui sert en temps réel à la visibilité, à la coordination, au routage des flux, à l’agencement dynamique des opérations. On est vraiment dans l’exploitation de la donnée au sein des organisations complexes, multiacteurs.
Au travers de standards constituant un ensemble de règles d’usage et un langage commun qui permet une gestion efficace des chaînes d’approvisionnement sur le plan mondial, l’organisation internationale GS1 a œuvré pour mettre en place les systèmes de traçabilité tels qu’ils sont aujourd’hui, avec des possibilités d’exploitation en séquence : « en cas de problème, j’extrais des données qui vont me permettre d’en tirer des conclusions pour moi-même, mais aussi pour que le suivant puisse lui-même en tirer profit… ». L’enjeu est de décloisonner les systèmes de traçabilité et de permettre de recombiner aisément les informations de traçabilité depuis une multitude de sources. On n’est plus dans la logique où chacun exploite son propre système de traçabilité, mais dans un monde où les informations de traçabilité vont servir aux entreprises souhaitant s’interconnecter les unes aux autres. Il faut qu’à chaque opération logistique, à chaque mouvement d’un produit, à chaque flux, des données soient publiées (ce sont des « événements »). Qu’est-ce qui a bougé ? Où ? Quand ? Dans quel contexte ? Dès lors que l’on dispose de tels systèmes susceptibles de publier de l’information, des systèmes capables de se comprendre et de dialoguer, on est alors en mesure de reconstituer la visibilité de façon plus étendue… Et ceci a un très fort potentiel dans la reconfiguration des organisations logistiques.