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Clap de fin pour Maurel & Prom au Venezuela

Posté le par Aliye Karasu dans Entreprises et marchés

Le président américain Donald Trump vient de révoquer certains des permis autorisant des entreprises pétrolières étrangères à travailler au Venezuela malgré les sanctions dont le pays fait l'objet. Parmi les entreprises subissant les répercussions de la montée des tensions entre Caracas et Washington, on trouve le français Maurel & Prom.

Trump vient de mettre fin à la manne de l’or noir vénézuélien pour certaines des entreprises transnationales de pétrole et de gaz. Caracas a annoncé, le 30 mars dernier, que les États-Unis ont décidé de révoquer les licences des compagnies pétrolières travaillant au Venezuela. Ces exemptions avaient été accordées par le précédent gouvernement américain pour leur permettre de continuer leurs activités dans le pays malgré les sanctions prises visant à affaiblir le président Nicolas Maduro dont l’élection, en juillet 2024, continue d’être contestée par les États-Unis. Ces dérogations avaient pour but d’approvisionner en pétrole brut vénézuélien des raffineries situées en Europe ou en Asie.

La compagnie Maurel & Prom ciblée

L’annonce émanant de Caracas ne précisait pas les entreprises concernées. Néanmoins, dès le lendemain, Maurel & Prom[1] a fait savoir, dans un communiqué, qu’il avait reçu une notification du Département du Trésor des États-Unis, datée du 28 mars 2025, confirmant la révocation de sa licence.

Le groupe a précisé avoir obtenu « une licence de transition » valable jusqu’au 27 mai 2025 l’autorisant « à effectuer les transactions nécessaires à la conclusion des opérations précédemment couvertes par la licence désormais révoquée ».

Maurel & Prom avait obtenu cette dérogation en mai 2024 pour ses 40 % de participation dans la société vénézuélienne Petroregional del Lago[2] qui exploite les réserves du lac de Maracaibo. La levée de l’interdiction avait permis à l’entreprise de contourner l’embargo imposé depuis 2019 sur le pétrole vénézuélien. Un embargo qui lui aura coûté environ 20 millions d’euros en raison de l’entretien des infrastructures qui a été maintenu dans l’attente d’un cadre légal plus propice.

Au Venezuela, Maurel & Prom affiche une production d’huile s’élevant à 6 098 barils par jour pour l’année 2024. Sans l’arrêt de cette autorisation, l’activité de la compagnie aurait dû s’étendre jusqu’au 31 mai 2026 avec une possibilité de renouvellement.

Suite à l’annonce de la révocation de la licence, l’action de la société Maurel & Prom a enregistré une baisse de 15 % en bourse dès le lendemain matin à l’ouverture des marchés.

Une vague déferlante

Le pétrolier américain Chevron qui bénéficiait d’un accord de transaction pétrolière depuis novembre 2022 a également vu sa licence révoquée par le président Donald Trump à la fin du mois de février dernier. D’autres entreprises pourraient pâtir de ces mesures comme l’italien Eni ou encore l’indien Reliance Industries.

Selon le Wall Street Journal, le 30 mars dernier, Washington a ordonné à Global Oil Terminals de cesser ses opérations au Venezuela.

En outre, le président Trump a annoncé que tout pays acheteur de pétrole vénézuélien risquait une taxe de 25 % pour toutes ses marchandises exportées vers les États-Unis.

L’interruption des activités aura des effets sur la production pétrolière d’un pays qui peine à se remettre des sanctions américaines. Ces dernières années, le Venezuela est parvenu à atteindre le chiffre d’un million de barils de pétrole brut produits par jour après avoir connu, en 2020, une production catastrophique de 400 000 barils par jour.

D’éventuelles perturbations d’approvisionnement sont à prévoir, le Venezuela disposant des plus grandes réserves pétrolières de la planète. La Chine, premier client du pétrole brut vénézuélien, a critiqué Washington pour son ingérence dans les affaires vénézuéliennes.


[1] Société française dédiée à l’exploration et la production d’hydrocarbures détenue pour près de 25 % par la compagnie nationale pétrolière indonésienne Pertamina

[2] Société mixte contrôlée par PDVSA (Petróleos de Venezuela, S.A) 

Pour aller plus loin

Posté le par Aliye Karasu


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