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En chiffres

Électricité : la France rate la marche des énergies renouvelables

Posté le par Stéphane SIGNORET dans Énergie

Malgré une année 2021 record en termes d’installations de nouvelles capacités de production, les énergies renouvelables électriques ne sont pas encore en mesure d’atteindre les objectifs nationaux, comme le montre le dernier baromètre d’Observ’ER.

Le suivi régulier de la progression des énergies renouvelables (EnR) électriques en France permet de savoir si le pays est sur les rails au regard de ses objectifs nationaux et européens. La 12e édition du Baromètre réalisé par Observ’ER, en partenariat avec l’Ademe et la FNCCR, donne matière à réflexion, tant ces filières technologiques sont indispensables à la transition écologique.

D’abord la bonne nouvelle : au 30 septembre 2021, les chiffres consolidés montrent que près de 60 460 MW d’EnR électriques étaient raccordés, laissant envisager une capacité totale de 61,5 GW fin 2021. Ce sont donc 4 400 MW qui ont été ajoutés aux réseaux électriques en 2021, soit deux fois plus qu’au cours de l’année 2020. Ces nouvelles capacités sont à 71 % issues de projets solaires photovoltaïques, la majeure partie du reste étant le fait de l’éolien terrestre. L’activité de toutes les filières concernées (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse solide, biogaz, déchets et énergies marines) représente plus de 49 000 emplois directs (+ 5% par rapport à 2020) et un chiffre d’affaires dépassant 17,8 milliards d’euros (+ 10%).

Bilan EnR – chiffres 2021 (source Observ’ER)

La production d’électricité en 2021, vu les projections des derniers mois, devrait flirter avec les 125 TWh, soit un niveau équivalent à 2020. L’hydroélectricité compte pour une moitié environ de ce chiffre et l’éolien pour un petit quart. Hors hydraulique historiquement surtout présente en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie et en PACA, les régions françaises produisant le plus d’électricité renouvelable sont les Hauts-de-France (11,8 TWh), le Grand Est (10 TWh) et la Nouvelle-Aquitaine (7,6 TWh).

Des objectifs loin d’être atteints

Plusieurs types d’objectifs sont assignés à la France. Du point de vue européen, le marqueur de 2020 était d’atteindre une part de renouvelable de 27 % dans la consommation d’électricité française. Ce seuil n’a pas été franchi en 2020 (malgré une faible consommation due à la crise sanitaire et à une bonne productivité de l’éolien), ni en 2021 avec seulement 25 % au compteur. Si l’Union européenne a bien atteint son but globalement, la France est le seul pays à ne pas avoir rempli son contrat… La tension actuelle sur l’approvisionnement d’électricité en France aurait été moindre s’il ne manquait pas ces 3-4 GW.

Bilan EnR – Objectifs UE (source Sdes, 2021)

À moyen terme, les objectifs établis nationalement dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2023 sont aussi loin d’être atteints – à part dans les filières hydroélectrique et biomasse solide, voire biogaz – car les trois filières les plus sollicitées pour la transition écologique accusent un retard important. En effet, dans le solaire photovoltaïque, les 13,2 GW actuels ne grimperont au niveau espéré (20,1 GW en 2023 et 35,1 à 44 GW en 2028) que si le rythme d’installation de 2021 (2 GW/an) se renforce. Pour la filière éolienne terrestre, le décrochage est aussi inquiétant : il faudrait passer de 18,5 GW à 24,1 GW en 2023 et 32,2-34,7 GW en 2028 ; ceci ne sera possible qu’en cas de doublement de la cadence de l’année passée, soit 2 GW/an. Enfin, l’issue de l’éolien en mer reste une énigme. Avec un zéro pointé de capacité actuellement, et malgré 3,5 GW déjà attribués par appel d’offres sur la façade atlantique, on se demande si les projets verront le jour à temps pour être à portée des 2,4 GW prévus pour 2023 et des 5,2 à 6,2 GW inscrits dans la PPE pour 2028.

Bilan EnR – courbe éolien (Source Observ’ER)

La PPE est d’ailleurs en cours de révision et s’alignera probablement sur la nouvelle ligne de conduite européenne du « Fit for 55 », ce qui rehaussera les objectifs. Alors que la compétitivité économique des énergies renouvelables ne cesse de grandir, les auteurs de l’étude rappellent qu’il est possible de donner un coup d’accélérateur à leur développement en actionnant plusieurs leviers (simplification des démarches administratives, soutien à l’innovation pour préparer l’industrialisation, multiplication des projets à gouvernance locale avec participation des citoyens, facilitation des projets d’autoconsommation, réduction et compensation des impacts environnementaux, rôle croissant des collectivités, etc.).

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