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Recyclage des terres rares en France : Carester passe à l’action

Posté le par Arnaud Moign dans Matériaux

Le 17 mars 2025, Carester franchissait une nouvelle étape en posant la première pierre de Caremag, son usine de recyclage d’aimants permanents dont la mise en service est prévue pour 2026. Pour l’Europe, la réussite de ce projet représente une avancée majeure, puisque moins de 1% de ces aimants riches en terres rares sont actuellement recyclés. Comme la quasi-totalité des mines de terres rares actuelles est contrôlée par la Chine, le recyclage des terres rares est donc un enjeu stratégique.

Carester est une entreprise à part. Si on peut la qualifier de jeune, puisqu’elle a été fondée en 2019 par Frédéric Carencotte, son équipe est néanmoins composée d’experts de renommée internationale, cumulant plus de 250 ans d’expérience industrielle.

Avec la construction de l’usine Caremag, Carester ambitionne de devenir un acteur clé dans la production d’oxydes de terres rares en Europe.

Les terres rares sont un enjeu stratégique

Bien qu’ils soient disponibles en abondance sur terre, les oxydes qualifiés de « terres rares » ont deux particularités. D’une part, ils sont présents dans des minerais éparpillés et sont difficiles à extraire. D’autre part, ils sont très inégalement répartis sur terre, puisque quatre pays se partagent près de 90 % des réserves connues actuellement, la Chine étant le premier d’entre eux, avec un tiers des réserves mondiales !

Or, comme les terres rares sont un ingrédient essentiel des nouvelles technologies et de la transition verte[1], ce monopole de la Chine sur les terres rares est un problème stratégique majeur aussi bien pour l’Europe que pour les États-Unis. La récente polémique lancée par Donald Trump au sujet de l’exploitation des terres rares ukrainiennes en est d’ailleurs le parfait exemple.

Le recyclage des terres rares, la solution au problème

La substitution des terres rares n’étant pas possible, à l’heure actuelle, la meilleure solution pour contourner ce monopole de la Chine sur les terres rares est de développer, sur le sol européen, une vraie filière de recyclage.

L’UE soutient bien évidemment cette voie, puisque 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage des terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen viennent d’être dévoilés par la Commission européenne.

Usine Caremag : « une production réservée en priorité aux usines françaises et européennes »

Implantée à Lacq, près de Pau, l’usine Caremag sortira de terre en 2026. Une fois son « rythme de croisière » atteint, elle recyclera chaque année environ 2 000 tonnes d’aimants et raffinera 5 000 tonnes de concentrés miniers.

L’usine sera capable de produire :

  • 600 tonnes d’oxydes de dysprosium et de terbium, soit 15 % de la production mondiale actuelle ;
  • 800 tonnes d’oxydes de néodyme et praséodyme.

Par ailleurs, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, « cette production sera réservée en priorité aux usines françaises et européennes ».

Avec cette unité industrielle, Carester permettra donc à la France et à l’UE de réduire leur dépendance aux terres rares chinoises.

Mais Carester n’est pas seule, car la France peut aussi compter sur d’autres projets industriels pour structurer cette filière du recyclage des aimants permanents, notamment Daimantel, MagREEsource, ou encore le projet RAP.


Carester

[1] Les terres rares sont omniprésentes dans l’électronique, les moteurs des véhicules électriques, les éoliennes, le médical, l’armement, etc.

Pour aller plus loin

Posté le par Arnaud Moign


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