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L’aval du cycle nucléaire dans la crise du Covid-19

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

EDF a adapté sa production en fonction du plan pandémie, lié à la crise du Covid-19. Dans ce cadre, le fonctionnement des réacteurs constitue une priorité et la ministre chargée de l’énergie, Elisabeth Borne, a félicité en début de semaine les électriciens qui font tourner ce bien vital dans les circonstances actuelles. Mais quid de l’aval du cycle, à la fois des déchets nucléaires qui continuent à être produits et des combustibles usés ?

En France, où le choix a été fait de retraiter les combustibles, deux aspects de la question du cycle nucléaire sont à prendre en compte. D’une part, la gestion des déchets nucléaires et d’autre part, celle des combustibles usés et de leur retraitement. En effet, si l’arrêt des productions « non vitales » à la production d’électricité impacte partiellement la gestion des déchets nucléaires ultimes, celle des combustibles usés est dépendante de la production d’électricité.

EDF « produit » en effet des combustibles usés, qui doivent être retraités par l’entreprise Orano, chargée de la gestion de l’amont du cycle nucléaire (fabrication de l’uranium enrichi nécessaire à la fabrication du combustible), mais aussi de l’aval, via le retraitement des combustible à la Hague, avant de pouvoir en refaire du combustible retraité Mox (oxyde mixte d’uranium et de plutonium). Le combustible usé est « évacué » des centrales après passage en piscine sur le site des centrales, mais cela se fait « au fil de l’eau » afin de ne pas engorger qui des piscines des réacteurs, qui des piscines de stockage d’Orano, notamment à La Hague. Ce qui explique la double problématique : évacuer une partie des déchets ultimes et continuer l’évacuation des combustibles usés. Sachant que EDF vise également, pour maintenir un nombre suffisant de réacteurs en fonctionnement et répondre à la demande (laquelle a reculé d’environ 15 % quand même), à faire en sorte que les « arrêts de tranche » pendant lesquels le combustible est déchargé, ne soient pas tous repoussés à des dates coïncidant avec les arrêts programmés (pour maintenance ou pour visite décennale, une obligation légale) ou à une période de forte demande (l’hiver, pour faire simple).

Ainsi, signale l’Autorité de sûreté nucléaire dans un communiqué, « de nombreuses installations nucléaires dont le fonctionnement n’est pas indispensable à la continuité de l’activité du pays, exploitées notamment par le CEA, Orano ou l’Andra, ont été mises à l’arrêt et sont maintenues en état sûr. La plupart des chantiers, notamment de démantèlement, ont été suspendus. Orano a maintenu des activités nécessaires au fonctionnement des centres de production d’électricité nucléaire d’EDF en matière d’évacuation des combustibles usés, de retraitement, et d’approvisionnement des usines de production du combustible neuf. »

Stockage des déchets ultimes

L’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) « a pris la décision de revoir l’organisation de ses activités, au sein de son siège social à Châtenay-Malabry et sur ses installations de l’Aube, de la Manche et de Meuse/Haute-Marne », les trois sites de stockage des déchets nucléaires ultimes, selon son communiqué. « Des dispositions ont été prises pour garantir les moyens nécessaires aux missions essentielles de l’Agence, en particulier celles relatives à la sécurité des sites et la surveillance des installations et de l’environnement. Nos agents sont mobilisés pour maintenir notre capacité à recevoir et collecter des déchets en particulier du secteur hospitalier et des installations de production d’électricité », signale l’Agence.

En résumé, les autres déchets, notamment ceux provenant des activités du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et ceux des sites non nécessaires à la production d’électricité, sont stoppés, sauf nécessité.

Combustible usé

Orano signale dans son communiqué que « grâce à l’engagement et à la mobilisation de [ses] salariés, les activités d’Orano nécessaires à la production d’électricité ont pu se poursuivre totalement ou partiellement ». C’est le cas sur les sites de Malvési (chargé de la conversion de l’uranium), du Tricastin (enrichissement de l’uranium). C’est aussi le cas à Melox (fabrication du combustible), et, pour certaines activités de la Hague (reprise des combustibles usés pour le retraitement), pour l’ingénierie, les activités de services pour certains de nos clients dont EDF, sans oublier les actifs à l’étranger (notamment les mines d’uranium). Après la menace d’une grève des personnels à la Hague, la voilure a été adaptée, mais le combustible est retraité.

Le spécialiste du retraitement des combustibles rappelle que « cette crise sanitaire montre combien la filière nucléaire est stratégique pour garantir la continuité de la production d’électricité dont l’approvisionnement est indispensable pour nos concitoyens. Dans un contexte de crise mondiale et de déstabilisation de nos fondamentaux que nous pensions immuables, Orano reste engagé auprès de ses clients électriciens du monde entier. »

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Posté le par Joël Spaes

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  • Enfin, on se rend compte que notre industrie nucléaire et surtout que l’électricité constitue la couche de base ou l a carte mère, pour parler comme les informaticiens, de notre vie économique et sociale. Sans électricité tout s’écroule dans une société moderne.


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