Longtemps, on a considéré que la nature avait une forte capacité à se restaurer face aux multiples agressions de l’homme. Il en allait ainsi des milieux aquatiques, récepteurs de nombreux rejets (urbains, agricoles, industriels) que l’on dotait d’une grande capacité auto-épuratoire. C’était en partie vrai tant que les pollutions restaient faibles, ponctuelles et dispersées. Or, la croissance démographique et le développement économique ont conduit à exercer sur les milieux aquatiques des pressions telles que leurs aptitudes à se régénérer ont été dépassées avec, pour conséquence, une dégradation de la qualité des masses d’eau engendrant des risques pour la santé humaine et les écosystèmes aquatiques. Pour tenter d’enrayer ce processus et reconquérir la qualité des eaux, sachant que les enjeux économiques ne sont pas toujours en adéquation avec les enjeux environnementaux, depuis les années 1960, une réglementation européenne et française a été mise en place pour protéger l’environnement et en particulier les milieux aquatiques. Elle ne cesse de se renforcer, sous l’impulsion de l’Union européenne et de ses États membres, conscients de la valeur de la ressource en eau et des milieux aquatiques.
Cet article a pour objectif de faire un point sur la protection juridique des milieux aquatiques, 15 ans après la publication de la directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000 (DCE) et 10 ans après sa transposition par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (LEMA). En particulier, il dresse un aperçu historique des principaux textes européens et français et de leurs apports respectifs, il présente les principes d’une gestion équilibrée et durable de l’eau en France qui en découlent, l’ensemble des acteurs publics et privés et les outils existants (planification/programmation et financiers) pour les mettre en œuvre. Il met également l’accent sur la réglementation applicable aux rejets et aux prélèvements, et sur la protection pénale des milieux aquatiques.
Texte mis à jour le 30 janvier 2017.
Cet article porte essentiellement sur les eaux douces superficielles et souterraines et traite plus succinctement les eaux marines. Cette étude se base sur l’ensemble des textes législatifs et réglementaires tant au niveau européen que national ainsi que les textes relatifs à la répression pénale associée.